Le fouet de la Justice Amaknéenne

Tête brûlée la nuit, Camalia n'a pas peur du danger et fonce à la rescousse du plus miséreux dès qu'elle perçoit un crime, peu lui importe son degré. Timide et plutôt naïve de jour, paraissant assez frêle, son regard ainsi que sa mentalité changent totalement lorsqu'elle revêt son masque d'ArkGirl. Camalia n'est pas bipolaire pour autant. Son sens de la justice exacerbé est simplement étouffé par les recommandations de son maître.  Maudite par la malédiction d'Halouine, Camalia n'est aucunement effrayée par la vue des ténèbres ou des spectres, et se sent même mieux la nuit, le soleil paraissant faire bouillir son sang au point de la rendre mal. Ne désirant que se rendre utile, Camalia met un point d'Honneur à rendre service à la société en effectuant diverses tâches au quotidien pour le bien de sa ville natale. Fervente écologiste et amoureuse des bêtes, comme tout bon Osamodas, Camalia participe au développement de l'écosystème et ses nombreuses connaissances en biologie sont pratiques en ces cas. Bien que bisexuelle, Camalia déteste la grande majorité des hommes. Seules certaines exceptions peuvent l'approcher de jour, si ce n'est pas pour le travail. Très prudente, Camalia a souvent un coup d'avance sur les autres personnes, de nuit comme de jour, mais sa naïveté peut parfois lui faire défaut.

De jour, Camalia porte une longue robe noire ainsi qu'un cardigan sombre allant parfaitement avec sa longue chevelure couleur corbac. Ses yeux, sombres, semblent refléter une éternelle mélancolie. Lorsqu'elle porte son masque de justicière, une coiffe du black Wab, ses yeux deviennent entièrement blanc grâce au masque filtreur.  Elle porte aussi dans son costume de justicière une cape du black wab refermée sur la totalité de son corps, et possède un batofu de compagnie. La plupart de ses invocations, elles-mêmes maudites par Halouine, en portent des traits caractéristiques. Adoratrice de corbac, ses apparitions et disparitions en tant que justicière se font dans une nuée de corbac invoqués grâce à la magie Osamodas. De jour, Camalia ne porte qu'un simple béret rouge orné d'une belle rose. Au niveau de ses mensurations, elles sont honorables. Un mètre soixante-quinze pour une poitrine ni trop grande ni trop petite. En effet, Camalia prend grand soin de son corps et celui-ci ne possède aucune réelle imperfection en terme de peau. Digne élève du Captain Amakna, il arrive à Camalia d'adopter ses poses ainsi que ses mimiques, de nuit, lorsqu'elle chasse le crime. Autour de son cou se trouve  un collier en forme de dofus des glaces. C'est un faux, bien évidemment, mais il possède une grande valeur sentimentale.

Peu de gens en Amakna connaissent cette histoire. L'Histoire d'un rat aux couleurs sombres si mauvais qu'il ne désirait, pour de nombreuses raisons, ne dévorer que des plats de qualité. Et ses mets préférés étaient, à n'en plus douter, de magnifiques jeunes filles bien formées. Camalia, peut être seulement âgée de sept ans, était l'une des entrées. Autour d'elle, dans une cage en fer autour d'un gigantesque cratère de lave fusant jusqu'à l'horizon, se trouvaient de nombreuses autres jeunes filles issues du monde entier. Cela faisait maintenant des jours que les jeunes victimes étaient résolues à leur sort, la chaleur empêchant même leurs larmes de couler. Pour Camalia, arrachée de force à un orphelinat, la situation n'était pas si différente de son ancienne cage.

A une exception près :
 La sensation de se faire dévorer, pour l'instant simplement du regard, dès qu'elle tournait la tête en direction de la troupe de rats grouillant au bas de la cage. Cela étant, une autre différence notable rendait la situation moins contraignante : Les jeunes filles étaient dévorées à même la cage. Ainsi, chaque victime pouvait profiter du sort qu'il allait lui arriver incessamment sous peu. Camalia n'a jamais été gênée, malgré son jeune âge, par cette vision affreuse, ni par ces cris. Au contraire. Sans même comprendre pourquoi, chaque victime galvanisait la jeune fille, qui attendait que son heure arrive, sans se préoccuper de ce qui bouillonnait en elle à chaque fois que l'odeur du sang et de la mort parvenait à ses narines. Cela ne l'empêcha pas de détester intérieurement ces maudits rats, au point d'en être dégoûtée.

Ce fut un soir, alors qu'il ne restait que quatre jeunes filles au sein de la cage, qu'un tremblement opéra  dans l'intégralité de la caverne. Les rats levèrent la tête, effrayé par ces tremblements. Un gigantesque morceau de roche tomba sur une partie du groupe de cannibales. Sur ce rocher se trouvait, dans une pose suggestive, un gigantesque Iop habillé de bleu, accompagné d'un gobelin masqué. Le Iop fracassa le rocher contre le sol et brisa les os des rats sans aucun ressentiment. Le gobelin, qui frappait la porte de la cage avec sa lance, réussit à casser le verrou et demanda à chaque jeune fille de sauter dans le vide. Bien trop apeurées, les demoiselles se recroquevillèrent au fond de la cage, traumatisées par les scènes se déroulant depuis maintenant trop longtemps devant leurs yeux, mais, l'une d'entre elles se leva. Camalia, résolue, courut dans la cage et sauta dans le vide, rattrapée par le Captain Amakna en vol. Souriante, elle le remercia, mais, alors qu'il la posa sur le sol, un katana transperça le dos du Iop. Camalia écarquilla les yeux et se poussa doucement pour laisser au Iop la place de se poser sur un genou, pestant.

Le Rat Noir, chef du clan, fit valser ses deux épées au creux de ses pattes et les pointa en direction de la jeune Camalia qui, observant le Captain Amakna blessé, eut pour la première fois une larme perlant sur sa joue. Son aura se manifesta face à cette blessure et de nombreux corbac croassèrent, tournant autour de la jeune fille avec force. Camalia,dont les yeux parurent bien plus froid, scruta le Rat Noir avec tant de force que celui-ci sembla écrasé par la domination de l'enfant. Le rat, dont les oreilles descendirent et le corps trembla, lâcha ses épées et s'enfuit avec les survivants de l'assaut du super-heros en direction d'une caverne plus profonde.
Camalia se calma, et tomba inconsciente dans les bras du Captain Amakna, dont la Vitalité le revigorait doucement.

De nombreuses années plus tard, la jeune fille frappait un poutch à l'aide d'un fouet en écailles de dragoeuf éveillé. Grâce à un coup latéral, le poutch fut coupé en deux. Captain Amakna, dos au mur, applaudit fortement en la félicitant. Cela faisait maintenant dix longues années que Camalia s'entraînait aux côtés de son maître Iop, et, en tant que disciple, elle avait appris à maitriser la plupart de ses dons pour le bien de la Justice Amaknéenne. Le seul mystère résidait en cette malédiction persistante d'Halouine, qui, à l'inverse de très nombreuses personnes, ne disparaissait non seulement pas mais avait tant contaminé la jeune fille que la plupart de ses invocations étaient gorgées de cette magie ténébreuse. Le jour de ses vingt ans, Camalia reçut son masque de super héroïne et quitta Amakna pour rejoindre sa ville natale, Astrub. Tout du moins, la ville de son orphelinat, désormais détruit. Bien éduquée et intelligente, Camalia n'eut aucun mal à trouver une demeure, au centre d'Astrub, ainsi qu'un travail à l'hôtel de vente des Alchimistes.

Le soir, Camalia se démarquait en revêtant son masque et en traquant les criminels de la cité, souvent Sram ou Zobal, et frappa un grand coup en empêchant le casse de la banque d'Astrub par une bande de roublards. Son apparence mystérieuse fit alors le tour de la cité, et un avis de recherche fut posé par la milice, agacée de se faire voler la vedette par une étrangère masquée. « Quiconque ramènera ArkGirl, morte ou vive, recevra son poids en kamas. »

Pour parer à ce problème, il fallait contourner le système, et il n'existait qu'une seule solution : Devenir une héroïne officielle et trouver de nouveaux compagnons pour grossir les rangs de justiciers du Captain Amakna et agir pour la Justice sur l'ensemble du Territoire. Et cette guilde porterait un seul nom :

« Amaknavengers »